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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 10, trad Mardrus, 1902.djvu/151

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les aventures de hassân al-bassri
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un signe de Nour Al-Houda, introduisit la quatrième sœur, qui s’appelait Pureté-du-Ciel. Et l’adolescente était vêtue d’une robe de soie jaune, avec des dessins en large et en long. Et elle embrassa sa sœur, qui la fit asseoir à côté des autres. Et Hassân, en la voyant, improvisa ces vers :

« Elle apparaît comme la pleine lune dans une nuit heureuse, et ses regards magiques éclairent notre chemin.

Si je m’approche d’elle pour me réchauffer sous le feu de ses yeux, je suis aussitôt repoussé par les sentinelles qui la défendent, ses deux seins tendus et durs comme la pierre de granit.

« Et je ne la dépeins pas tout entière, ce qui demanderait une ode de longue haleine. Pourtant, ô ma maîtresse, je dois te dire qu’elle n’est pas mon épouse, bien que la ressemblance soit frappante en bien des choses ! » Alors Nour Al-Houda fit entrer sa cinquième sœur, qui s’appelait Blanche-Aurore, et qui s’avança en mouvant ses hanches ; et elle était aussi souple qu’un rameau de bân et aussi légère qu’un jeune faon. Et, après avoir embrassé sa grande sœur, elle s’assit à la place qui lui fut assignée, à côté des autres, et arrangea les plis de sa robe de soie verte ouvragée d’or. Et Hassân, en la voyant, improvisa ces vers :

« La fleur rouge de la grenade n’est pas mieux voilée de ses feuilles vertes, ô jeune fille, que tu n’es vêtue de cette chemise charmante.