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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 10, trad Mardrus, 1902.djvu/16

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les mille nuits et une nuit


MAIS LORSQUE FUT
LA CINQ CENT SOIXANTE-DIX-SEPTIÈME NUIT

Elle dit :

»… Quant à toi, ô Mobarak, tu visiteras le pays d’Égypte et la Syrie ! »

Ainsi parla, à ses cinq mamalik dévoués, le conteur Abou-Ali. Et il leur choisit, pour le départ, un jour de bénédiction, et leur dit : « Partez en ce jour béni ! Et revenez-moi avec l’histoire dont dépendra ma rédemption ! » Et ils prirent congé de lui, et se dispersèrent en cinq différentes directions.

Or, les quatre premiers, au bout d’onze mois, revinrent l’un après l’autre, le nez bien long, et dirent à leur maître que le destin, malgré les recherches les plus exactes dans les pays lointains qu’ils venaient de parcourir, ne les avait point mis sur la piste du conteur ou du savant qu’ils souhaitaient, et qu’ils n’avaient rencontré partout, dans les villes et sous les tentes, que des conteurs et des poètes ordinaires, dont les histoires étaient universellement connues ; mais que, quant aux aventures de Hassân Al-Bassri, nul ne les connaissait !

À ces paroles, la poitrine du vieux conteur Abou-Ali se rétrécit à la limite du rétrécissement, et le monde noircit sur son visage. Et il s’écria : « Il n’y a de recours et de force qu’en Allah l’Omnipotent ! Je