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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 10, trad Mardrus, 1902.djvu/17

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les aventures de hassân al-bassri
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vois bien à présent qu’il est écrit dans le livre de l’Ange que ma destinée m’attend sur le pal ! » Et il fit ses préparatifs et son testament avant d’aller mourir de cette mort de goudron ! Et voilà pour lui !

Mais pour ce qui est du cinquième mamelouk, qui s’appelait Mobarak, il avait déjà parcouru tout le pays d’Égypte et une partie notable de la Syrie, sans trouver trace de ce qu’il cherchait. Et même les conteurs fameux du Caire n’avaient pu le renseigner à ce sujet, bien que leur savoir dépasse l’entendement. Bien plus ! Ils n’avaient même jamais entendu parler, par leurs pères ou leurs grands-pères, conteurs comme eux, de l’existence de cette histoire-là ! Aussi le jeune mamelouk avait-il pris le chemin de Damas, sans toutefois espérer réussir désormais dans cette entreprise.

Or, dès son arrivée à Damas, il fut tout de suite sous le charme de son climat, de ses jardins, de ses eaux et de sa magnificence. Et son enchantement aurait été aux limites extrêmes s’il n’avait eu l’esprit si préoccupé par sa mission sans aboutissant. Et, comme c’était le soir, il parcourait les rues de la ville à la recherche de quelque khân où passer la nuit, quand il vit, en tournant dans les souks, une foule de portefaix, de balayeurs, d’âniers, de terrassiers, de marchands et de porteurs d’eau, ainsi qu’une quantité d’autres personnes, qui se hâtaient de courir dans une même direction, de toute leur vitesse. Et il se dit : « Qui sait où vont ces gens-là ? » Et comme il se disposait à courir avec eux, il fut violemment heurté par un jeune homme qui venait de trébucher en se prenant le pied dans les pans de