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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 10, trad Mardrus, 1902.djvu/166

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les mille nuits et une nuit

La jouvencelle est là ! Marie-toi ! Ne sais-tu qu’une femme dans la maison est un almanach excellent pour toute l’année ?

Et Aboul-Hossein à la fin, ne pouvant plus résister à toutes les sollicitations de ses amis, se décida à engager des pourparlers avec les vieilles femmes négociatrices des mariages ; et il finit par se marier avec une jouvencelle aussi belle que la lune quand elle brille sur la mer. Et, pour ses noces, il donna de grands festins auxquels il invita tous ses amis et connaissances, ainsi que les ulémas, les fakirs, les derviches, et les santons. Et il ouvrit toutes grandes les portes de sa maison, et il fit servir à ses invités des mets de toutes les espèces, et, entre autres choses, du riz de sept couleurs différentes, et des sorbets, et des agneaux farcis de noisettes, d’amandes, de pistaches et de raisins secs, et un jeune chameau rôti en entier et servi d’une seule pièce. Et tout le monde mangea et but et entra en joie, en allégresse et en contentement. Et l’épousée fut promenée et montrée en parade sept fois de suite, habillée chaque fois d’une robe différente plus belle que la précédente. Et on la promena même une huitième fois au milieu de l’assistance pour la satisfaction, des invités qui n’avaient pu suffisamment s’en rassasier les yeux. Après quoi les vieilles dames l’introduisirent dans la chambre nuptiale et la couchèrent sur un lit haut comme un trône, et la préparèrent de toutes les manières pour l’entrée de l’époux.

Alors, Aboul-Hossein, au milieu du cortège, pénétra chez l’épousée, lentement et avec dignité. Et il