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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 10, trad Mardrus, 1902.djvu/175

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le diwan des gens hilares… (ruse…)
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bien m’occuper de ton frère. Mais commence par entrer dans le harem, pour attendre mon arrivée. Et alors nous causerons de la chose. Et tout arrivera selon ton désir ! » Et l’adolescente se dit : « Ah ! fils de l’entremetteur, tu m’auras au temps des abricots ! » Et elle répondit : « Ô notre maître, il vaut mieux que j’aille t’attendre dans ma maison, où nul ne nous dérangera ! » Il demanda : « Et où se trouve ta maison ? » Elle dit : « Dans tel endroit ! Et je t’y attends pour ce soir même, après le coucher du soleil ! » Et elle sortit de chez le kâdi et alla trouver le vizir du roi.

Lorsqu’elle fut devant le vizir, elle lui raconta l’emprisonnement du jouvenceau, qu’elle disait être son frère, et le supplia de donner l’ordre de le faire élargir. Et le vizir lui dit : « Il n’y a pas d’inconvénient ! Mais, en attendant, entre dans le harem où j’irai te rejoindre, pour causer de l’affaire ! » Elle dit : « Par la vie de ta tête, ô notre maître, je suis fort timide, et je ne saurais même pas me diriger dans le harem de ta seigneurie. Mais ma maison convient mieux aux causeries de cette nature, et je t’y attendrai ce soir même, une heure après le coucher du soleil ! » Et elle lui indiqua l’endroit où était située sa maison, et sortit de chez lui pour aller au palais trouver le roi de la ville.

Or, lorsqu’elle fut entrée dans la salle du trône, le roi, émerveillé de sa beauté, se dit : « Par Allah ! quel morceau à s’appliquer tout chaud à jeun ! » Et il lui demanda : « Qui t’a opprimée ? » Elle dit : « Je ne suis point opprimée, puisqu’il y a la justice du roi ! » Il dit : « Allah est le seul juste ! Mais que