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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 10, trad Mardrus, 1902.djvu/198

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les mille nuits et une nuit


MAIS LORSQUE FUT
LA SIX CENT VINGT-NEUVIÈME NUIT

Elle dit :

« … Ne manquez pas toutefois, une fois que vous serez réveillés, de venir me tirer moi aussi de mon sommeil, à l’heure de la prière du matin ! »

Or, le lendemain, à l’heure dite, Giafar et Massrour ne manquèrent pas de venir éveiller le khalifat qui aussitôt courut se placer derrière un rideau, dans la chambre même où était endormi Aboul-Hassân. Et de là il pouvait entendre et voir tout ce qui allait se passer, sans être exposé à être remarqué pas plus par Aboul-Hassân que par les assistants.

Alors entrèrent Giafar et Massrour, ainsi que tous les dignitaires, les dames et les esclaves ; et chacun se plaça, suivant son rang, à la place habituelle. Et une gravité et un silence régnèrent dans la chambre tout comme s’il s’agissait du lever de l’émir des Croyants. Et lorsque tous furent ainsi rangés en bon ordre, l’esclave qui avait été d’avance désigné s’approcha d’Aboul-Hassân, toujours endormi, et plaça sous son nez un tampon trempé dans du vinaigre. Et aussitôt Aboul-Hassân éternua une première fois, une deuxième fois et une troisième fois, en jetant par le nez de longs filaments produits par l’effet du bang. Et l’esclave recueillit cette pituite dans un plateau