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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 10, trad Mardrus, 1902.djvu/20

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les mille nuits et une nuit

un étranger, et je désire te demander une chose…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.


MAIS LORSQUE FUT
LA CINQ CENT SOIXANTE-DIX-HUITlÈME NUIT

Elle dit :

« … Ô mon maître, je suis un étranger, et je désire te demander une chose ! » Et le cheikh lui rendit son salam et répondit : « Parle ! L’étranger ne nous est point étranger. Que te faut-il ? » Il répondit : « Je viens de bien loin pour t’offrir de la part de mon maître, le conteur Abou-Ali du Khorassân, un cadeau de mille dinars d’or ! Car il te considère comme le maître de tous les conteurs de ce temps, et veut par là te prouver son admiration ! » Le cheikh Ishak répondit : « Certes ! la renommée de l’illustre Abou-Ali du Khorassân, nul ne saurait l’ignorer. J’accepte donc de tout cœur amical le cadeau de ton maître, et je voudrais en retour lui envoyer quelque chose par ton intermédiaire. Dis-moi donc ce qu’il aime le mieux, afin que mon cadeau lui agrée davantage ! » À ces paroles si longtemps attendues, le mamelouk Mobarak se dit : « Me voici au but ! Et c’est ma dernière ressource ! » Et il répondit : « Qu’Allah, ô mon maître, le comble de ses bénédictions. Mais les biens de ce monde sont nombreux