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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 10, trad Mardrus, 1902.djvu/209

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histoire du dormeur éveillé
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salisseurs de femmes et tous ceux qui se mêlent des affaires d’autrui ! »

Après quoi, Aboul-Hassân fit signe au chef trésorier de s’approcher, et lui dit : « Prends à l’instant dans le trésor un sac de mille dinars d’or, va au quartier même où j’ai envoyé le chef de la police, demande où se trouve la maison d’Aboul-Hassân, celui qu’on appelle le débauché. Et comme cet Aboul-Hassân, bien loin d’être un débauché, est plutôt un homme excellent et de bonne compagnie, et qu’il est bien connu dans son quartier, tout le monde s’empressera de t’indiquer sa maison. Alors tu entreras et tu demanderas à parler à sa vénérable mère ; et, après les salams et les égards dus à cette excellente vieille, tu lui diras : « Ô mère d’Aboul-Hassân, voici un sac de mille dinars d’or que t’envoie notre maître le khalifat. Et ce cadeau n’est rien au regard de tes mérites. Mais le trésor en ce moment est vide, et le khalifat regrette de ne pouvoir aujourd’hui mieux faire pour toi ! » Et, sans plus attendre, tu lui remettras le sac et tu reviendras me rendre compte de ta mission ! » Et le chef trésorier répondit par l’ouïe et l’obéissance, et se hâta d’aller exécuter l’ordre.

Cela fait, Aboul-Hassân marqua, par un signe, au grand-vizir Giafar qu’il fallait lever le diwân. Et Giafar transmit le signe aux vizirs, aux émirs, aux chambellans et aux autres assistants, et tous, après s’être prosternés au pied du trône, sortirent dans le même ordre que lorsqu’ils étaient entrés. Et seuls restèrent, auprès d’Aboul-Hassân, le grand-vizir Giafar et le porte-glaive Massrour, qui s’approchèrent