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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 10, trad Mardrus, 1902.djvu/210

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les mille nuits et une nuit

de lui et l’aidèrent à se lever, en le prenant l’un par par-dessous le bras droit, et l’autre par-dessous le bras gauche. Et ils le conduisirent jusqu’à la porte de l’appartement intérieur des femmes, où était servi le festin du jour. Et les dames de service vinrent aussitôt remplacer auprès de lui Giafar et Massrour, et l’introduisirent dans la salle du festin.

Aussitôt se fit entendre un concert de luths, de théorbes, de guitares, de flûtes, de hautbois et de clarinettes qui accompagnaient des voix fraîches d’adolescentes, avec tant de charme, de mélodie et de justesse, qu’Aboul-Hassân, ravi à l’extrême limite du ravissement, ne savait plus à quoi se résoudre. Et il finit par se dire : « Maintenant je ne puis plus douter ! Je suis bien réellement l’émir des Croyants Haroun Al-Rachid. Car tout cela ne peut être un songe ! Sinon, pourrais-je voir, entendre, sentir et marcher comme je le fais ? Ce papier du procès-verbal de l’exécution des trois compères, je le tiens en main ; ces chants, ces voix, je les entends ; et tout le reste, et ces honneurs, et ces égards, c’est pour moi ! Je suis le khalifat…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.


MAIS LORSQUE FUT
LA SIX CENT TRENTE-QUATRIÈME NUIT

Elle dit :