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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 10, trad Mardrus, 1902.djvu/213

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histoire du dormeur éveillé
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Alors Aboul-Hassân, soutenu par deux eunuques, marcha jusqu’au milieu de cette salle qui était plus belle et mieux décorée que la précédente. Et dès qu’il se fut assis, un nouveau concert, donné par une autre troupe de musiciennes et de chanteuses, fit entendre des accords admirables. Et Aboul-Hassân, fort ravi, aperçut sur les plateaux dix rangées alternées des fruits les plus rares et les plus exquis ; et il y en avait sept plateaux ; et chaque plateau était sous un lustre suspendu au plafond ; et devant chaque plateau se tenait une adolescente, plus belle et mieux ornée que les précédentes ; et elle tenait également un éventail. Et Aboul-Hassân les examina l’une après l’autre et fut enchanté de leur beauté. Et il les invita à s’asseoir autour de lui ; et pour les encourager à manger, il ne manqua pas de les servir lui-même au lieu de les laisser le servir. Et il s’informa de leurs noms, et sut dire à chacune d’elles un compliment approprié, en leur présentant soit une figue, soit une grappe de raisin, soit une tranche de pastèque, soit une banane. Et le khalifat, qui l’entendit, se divertissait à l’extrême et était de plus en plus satisfait de mieux voir chaque fois la mesure qu’il pouvait donner.

Lorsque Aboul-Hassân eut goûté de tous les fruits qui étaient sur les plateaux, et qu’il en eut fait goûter aux adolescentes, il se leva, aidé par les eunuques qui l’introduisirent dans une troisième salle, certainement plus belle que les deux premières…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.