fait promener, à rebours sur un chameau galeux, à travers les quartiers de la ville, sous les huées et les crachats des femmes et des enfants. Après quoi il a fait empaler par la bouche le cheikh-al-balad, puis jeter le premier compère dans la fosse aux excréments de notre maison, et condamner le troisième à un supplice extrêmement compliqué qui consiste à le faire asseoir toute sa vie sur une chaise qui s’effondre sous lui…
— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin, et discrète, se tut :
LA SIX CENT TRENTE-NEUVIÈME NUIT
Elle dit :
« … un supplice extrêmement compliqué qui consiste à le faire asseoir toute sa vie sur une chaise qui s’effondre sous lui ! »
Lorsque Aboul-Hassân eut entendu ce discours qui, selon ce que pensait la bonne vieille, devait contribuer à chasser le trouble dont son âme était obscurcie, il fut plus persuadé que jamais de sa royauté et de sa dignité héréditaire d’émir des Croyants. Et il dit à sa mère : « Ô vieille de malheur, tes paroles, loin de me dissuader, ne font que me confirmer dans l’idée, que d’ailleurs je n’avais jamais abandonnée, que je suis Haroun Al-Rachid. Et, pour