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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 10, trad Mardrus, 1902.djvu/238

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les mille nuits et une nuit

des Croyants, je préviens Ta Hautesse que c’est le moment de se réveiller pour la prière du matin ! » Mais Aboul-Hassân, d’une voix sourde, cria de dessous la couverture : « Confondu soit le Malin ! Retire-toi, ô Cheitân ! » Canne-à-Sucre, sans se déconcerter, reprit : « Sans doute l’émir des Croyants est sous l’effet d’un mauvais rêve ! Ce n’est pas le Cheitân qui te parle, ô mon seigneur, c’est la petite Canne-à-Sucre ! Éloigné soit le Malin ! Je suis la petite Canne-à-Sucre, ô émir des Croyants…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.


MAIS LORSQUE FUT
LA SIX CENT QUARANTE-CINQUIÈME NUIT

Elle dit :

« … Je suis la petite Canne-à-Sucre, ô émir des Croyants ! »

À ces paroles, Aboul-Hassân rejeta la couverture et, ouvrant les yeux, il vit en effet, assise sur le bord du lit, la petite Canne-à-Sucre, sa préférée, et, debout devant lui, sur trois rangs, les autres adolescentes qu’il reconnut une à une, Feuille-de-Rose, Cou-d’Albâtre, Bouquet-de-Perles, Étoile-du-Matin, Aube-du-Jour, Grain-de-Musc, Cœur-de-Grenade, Bouche-de-Corail, Noix-Muscade, Force-des-Cœurs, et les autres ! Et, à cette vue, il se frotta les yeux à