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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 10, trad Mardrus, 1902.djvu/241

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histoire du dormeur éveillé
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khalifat ; et, voulant à son tour se divertir, il s’avança vers le khalifat et lui cria : « Ha ! ha ! te voilà donc, ô marchand de mon cul ! Attends ! tu vas voir comment je vais t’apprendre à laisser ouvertes les portes des honnêtes gens ! » Et le khalifat se mit à rire de tout son gosier, et répondit : « Par les mérites de mes saints aïeux, ô Aboul-Hassân, mon frère, je fais le serment, pour te dédommager de toutes les tribulations que nous t’avons causées, de t’accorder tout ce que peut souhaiter ton âme ! Et tu seras désormais, dans mon palais, traité comme mon frère ! » Et il l’embrassa avec effusion, en le tenant serré contre sa poitrine,

Après quoi, il se tourna vers les adolescentes et leur ordonna de revêtir son frère Aboul-Hassân d’habits tirés de son armoire particulière, en lui choisissant ce qu’il y avait de plus riche et de plus somptueux. Et les adolescentes se hâtèrent d’exécuter l’ordre. Et quand Aboul-Hassân fut complètement habillé, le khalifat lui dit : « Maintenant, Aboul-Hassân, parle ! Tout ce que tu me demanderas te sera accordé à l’instant ! » Et Aboul-Hassân embrassa la terre entre les mains du khalifat, et répondit : « Je ne veux demander qu’une chose à notre généreux maître, c’est de m’accorder la faveur de vivre toute ma vie à son ombre ! » Et le khalifat, extrêmement touché de la délicatesse des sentiments d’Aboul-Hassân, lui dit : « J’apprécie beaucoup ton désintéressement, ya Aboul-Hassân ! Aussi, non seulement je te choisis dès cet instant comme mon compagnon de coupe et comme mon frère, mais je t’accorde l’entrée libre et la sortie libre, à toute heure