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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 10, trad Mardrus, 1902.djvu/25

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les aventures de hassân al-bassri
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— Et c’est justement, ô Roi fortuné, continua Schahrazade, cette histoire merveilleuse que je vais pouvoir te conter, grâce à une copie exacte qui en est parvenue jusqu’à moi.


On raconte — mais Allah est plus savant et plus sage et plus bienfaisant ! — qu’il y avait — en ce qui se présenta et s’écoula des années d’il y a très longtemps —, dans la ville de Bassra, un adolescent qui était le plus gracieux, le plus beau et le plus délicat d’entre tous les jeunes garçons de son temps. Il s’appelait Hassân, et vraiment jamais nom n’avait si parfaitement convenu à un fils des hommes[1]. Et le père et la mère de Hassân l’aimaient d’un grand amour, car ils ne l’avaient eu que dans les jours de leur extrême sénilité, et cela grâce au conseil d’un savant lecteur de grimoires qui leur avait fait manger les morceaux situés entre la tête et la queue d’un serpent de la qualité des grands serpents, selon la prescription de notre seigneur Soleïman (sur Lui la paix et la prière !) Or donc, au terme fixé, Allah le Tout-Entendeur, le Tout-Voyant, décréta l’admission du marchand, père de Hassân, dans le sein de Sa miséricorde ; et le marchand trépassa dans la paix de son Seigneur (qu’Allah l’ait toujours en Sa pitié !) Et, de la sorte, le jeune Hassân se trouva être l’unique héritier des biens de son père. Mais, comme il avait été très mal élevé par ses parents, qui le chéris-

  1. Hassân : Beau.