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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 10, trad Mardrus, 1902.djvu/279

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les amours de zein al-mawassif
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la vue de cette couple de poissons, assis sur la menthe fraîche, au fond du plat.

Et toi, ma bouche bienheureuse, tais-toi et songe à manger ces délices qu’à jamais rediront les annales !

Alors, les suivantes leur servirent les mets parfumés. Et ils mangèrent ensemble jusqu’à satiété et se dulcifièrent. Et on leur apporta les flacons de vin, et ils burent dans la même coupe. Et Zein Al-Mawassif se pencha vers Anis et lui dit : « Voici que nous avons mangé ensemble le pain et le sel, et tu es ainsi devenu mon hôte ! Ne crois donc pas que je puisse maintenant garder la plus petite chose de ce qui t’a appartenu. Aussi, que tu le veuilles ou non, je te rends tout ce que je t’ai gagné ! » Et Anis fut bien obligé d’accepter, en don, les biens qui lui avaient appartenu. Et il se jeta aux pieds de la jouvencelle, et la remercia beaucoup. Mais elle le releva et lui dit : « Si vraiment, Anis, tu veux me remercier de ce don, tu n’as qu’à me suivre dans mon lit. Et là tu me prouveras, sérieusement cette fois, si tu es un excellent joueur d’échecs…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.


MAIS LORSQUE FUT
LA SIX CENT CINQUANTE-HUITIÈME NUIT

Elle dit :