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les amours de zein al-mawassif
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attendait son arrivée. Et ils tombèrent dans les bras l’un de l’autre, et restèrent longtemps enlacés, en se prodiguant les marques passionnées de leur amour. Et, pour ne point s’évanouir de joie et d’émotion, ils burent à une gargoulette pleine d’une boisson rafraîchissante au sucre, aux limons et à l’eau des fleurs. Après quoi ils s’épanchèrent mutuellement, en se racontant tout ce qui leur était arrivé pendant l’absence ; et ils ne s’interrompaient que pour se caresser et s’embrasser tendrement. Et Allah seul sait le nombre et l’intensité des preuves d’amour de cette nuit-là. Et, le lendemain, ils envoyèrent la jeune Houboub chercher le kâdi et les témoins, qui, séance tenante, écrivirent leur contrat de mariage. Et tous deux vécurent dans la vie bienheureuse, jusqu’à l’arrivée de la Faucheuse des adolescents et des jouvencelles ! Mais gloire et louange à Celui qui distribue, dans Sa justice, la beauté et les plaisirs ! Et la prière et la paix sur le Seigneur des Envoyés, Môhammad, qui a réservé à ses Croyants le paradis !


Lorsque Schahrazade eut ainsi raconté cette histoire, la petite Doniazade s’écria : « Ô ma sœur, quelle saveur, quelles délices, quelle pureté et quelle excellence dans tes paroles ! » Et Schahrazade dit : « Mais qu’est tout cela comparé à ce que je veux encore raconter, si toutefois veut me le permettre le Roi, au sujet du Jeune Homme Mou ? » Et le roi Schahriar dit : « Certes ! Schahrazade, je veux te le permettre encore cette nuit, car les paroles m’ont satisfait, et je ne connais pas l’Histoire du Jeune Homme Mou ! » Et Schahrazade dit :