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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 10, trad Mardrus, 1902.djvu/310

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les mille nuits et une nuit

des Croyants ! » Puis il ajouta : « Mais je vous supplie, ô très honorables, d’entrer un instant honorer ma maison ! » Massrour répondit : « Nous ne pouvons pas trop nous attarder par ici, à cause des ordres pressés de l’émir des Croyants qui n’attend que ton arrivée à Baghdad ! » Il dit : « Il faut tout de même me donner le temps nécessaire pour faire mes préparatifs de voyage. Entrez donc vous reposer ! » Massrour et ses compagnons firent encore quelques difficultés, pour la forme, mais finirent par suivre le jeune homme.

Et ils virent, dès le vestibule, de magnifiques rideaux de velours bleu tissé d’or fin, et des marbres précieux, et des bois ouvragés, et toutes sortes de merveilles, et partout, aussi bien sur les tapisseries que sur les meubles, les murs ou les plafonds, des métaux précieux et des scintillements de pierreries. Et l’hôte les fit conduire à une salle de bain, éblouissante de propreté et parfumée comme un cœur de rosier, si splendide que le palais du khalifat ne possédait point la pareille. Et, après le bain, les esclaves les revêtirent tous de somptueuses robes de brocart vert, semées de motifs en perles, en or délié et en pierreries de toutes les couleurs. Et, en leur faisant leurs souhaits d’après le bain, les esclaves leur offrirent, sur des plateaux de porcelaine dorée, les coupes de sorbets et les rafraîchissements. Après quoi, entrèrent cinq jeunes garçons, beaux comme l’ange Harout, qui leur présentèrent à chacun, de la part du maître, après le souhait du bain, une bourse de cinq mille dinars, en cadeau. Et alors entrèrent les premiers esclaves qui les avaient menés au