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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 10, trad Mardrus, 1902.djvu/316

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les mille nuits et une nuit

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.


MAIS LORSQUE FUT
LA SIX CENT SOIXANTE-NEUVIÈME NUIT

Elle dit :

… les mouches qui avaient établi domicile dans tous les creux de ma figure.

Or, un jour, par une coïncidence bien rare entre les coïncidences, ma mère, qui avait peiné tout un mois au service de ceux qui la faisaient travailler, entra auprès de moi en tenant dans sa main cinq pièces d’argent, fruit de tout son labeur. Et elle me dit : « Ô mon enfant, je viens d’apprendre que notre voisin le cheikh Mouzaffar va partir pour la Chine ! Or, tu sais, mon fils, que ce vénérable cheikh est un homme excellent, un homme de bien qui ne méprise pas les pauvres comme nous et ne les repousse pas. Prends donc les cinq drachmes d’argent et lève-toi pour m’accompagner chez le cheikh ; et tu lui remettras ces cinq drachmes et tu le prieras de t’en acheter, en Chine, des marchandises que tu revendras ensuite ici et dont (qu’Allah le veuille dans sa compassion sur nous !) tu feras, sans aucun doute, un bénéfice considérable. Voilà donc pour nous, ô mon fils, l’occasion de nous enrichir ! Et celui qui refuse le pain d’Allah est un mécréant ! »

Or, moi, à ce discours de ma mère, j’augmentai