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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 10, trad Mardrus, 1902.djvu/44

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les mille nuits et une nuit

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.


MAIS LORSQUE FUT
LA CINQ CENT QUATRE-VINGT-QUATRIÈME NUIT

Elle dit :

« … Ô mon frère bien-aimé, ô le chéri, toi dont la venue fait danser de joie les pierres de la demeure, veux-tu nous dire le nom charmant dont tu t’appelles, et le motif qui t’a conduit à la porte de notre demeure ? » Il répondit : « Sache, ô sœur qui m’interroges et toi aussi, notre grande, que je m’appelle Hassân. Mais, pour ce qui est du motif qui m’a conduit dans ce palais, c’est mon heureuse destinée ! Il est vrai toutefois que, si je suis ici, ce n’est qu’après avoir éprouvé de bien grandes tribulations ! » Et il raconta ce qui lui était arrivé avec le magicien Bahram le Guèbre, depuis le commencement jusqu’à la fin. Mais il n’y a point d’utilité à le répéter. Et les deux sœurs, indignées de la conduite du Persan, s’exclamèrent à la fois : « Ô le chien maudit ! Que sa mort est méritée, et que tu as bien fait, ô notre frère, de l’empêcher pour toujours de respirer l’air de la vie ! »

Après quoi, la plus âgée se tourna vers la plus jeune et lui dit : « Ô Bouton-de-Rose, à ton tour maintenant de raconter à notre frère, afin qu’il la