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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 10, trad Mardrus, 1902.djvu/55

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les aventures de hassân al-bassri
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Car les roses, on peut les respirer, et les grenades on peut les cueillir, mais toi, ô virginale, qui peut se flatter de te sentir ou toucher ?

Et telle était l’adolescente qui était montée s’asseoir, royale et nue, sur le trône, au bord du lac…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.


MAIS LORSQUE FUT
LA CINQ CENT QUATRE-VINGT-SEPTIÈME NUIT

Elle dit :

… Et telle était l’adolescente qui était montée s’asseoir, royale et nue, sur le trône au bord du lac. Lorsqu’elle se fut reposée de son bain, elle dit à ses compagnes, couchées près d’elle sur l’estrade : « Donnez-moi mes vêtements de dessous ! » Et les jeunes filles s’approchèrent et lui mirent, pour tout vêtement, une écharpe d’or sur les épaules, une gaze verte sur les cheveux et une ceinture en brocart autour de la taille. Et ainsi elle fut parée ! Et elle était comme une nouvelle épousée, et plus merveilleuse qu’aucune merveille. Et Hassân la regardait, caché derrière les arbres de la terrasse, et, malgré tout le désir qui le poussait à s’avancer, il ne parvenait point à faire un mouvement, tant il était immobilisé par l’admiration et anéanti par l’émotion. Et