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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 10, trad Mardrus, 1902.djvu/59

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les aventures de hassân al-bassri
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aurait pu l’être, elle compatit grandement à sa peine, et se mit à pleurer avec lui…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.


MAIS LORSQUE FUT
LA CINQ CENT QUATRE-VINGT-HUITIÈME NUIT

Elle dit :

… elle compatit grandement à sa peine, et se mit à pleurer avec lui. Puis elle lui dit : « Ô mon frère, calme ton âme chérie, rafraîchis tes yeux et sèche tes larmes ! Car, moi, je te jure que je suis prête à risquer ma chère vie et mon âme précieuse pour remédier à ce qui t’arrive et réaliser ton désir en te faisant posséder l’inconnue que tu aimes, inschallah ! Mais je te recommande, ô mon frère, de tenir la chose secrète et de ne pas en dire un mot à mes sœurs, sans quoi tu risques de te perdre et de me perdre avec toi. Et, si elles te parlent de la porte défendue et t’interrogent à ce sujet, dis-leur : « Je ne connais pas cette porte-là ! » Et si, désolées de te voir si languissant, elles te font des questions, tu leur diras : « Si je suis languissant, c’est d’avoir trop longtemps, dans cette solitude, souffert de votre absence ! Et mon cœur a beaucoup travaillé à votre sujet ! » Et Hassân répondit : « Certes ! c’est ainsi que je parlerai ! car ton idée est excellente ! »