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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 10, trad Mardrus, 1902.djvu/65

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les aventures de hassân al-bassri
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paix sur toi et la grâce d’Allah et ses bénédictions ! Tu éclaires la demeure et la parfumes de ta venue ! » Et Splendeur répondit : « Comment ! c’est toi, Bouton-de-Rose ! c’est donc ainsi que tu permets que les enfants des hommes traitent la fille de ton roi ! Tu connais la puissance de mon père ; tu sais que les rois des genn lui sont soumis, et qu’il commande à des légions d’éfrits et de mareds, innombrables comme les grains du sable marin ; et tu as osé recevoir un homme dans ta demeure, pour qu’il puisse me surprendre, et tu as trahi la fille de ton souverain ! Sinon, comment cet homme aurait-il trouvé le chemin du lac où je me baignais ? »

À ces paroles, la sœur de Hassân répondit : « Ô princesse, fille de notre souverain, ô la plus belle et la plus admirée des filles des genn et des humains ! Sache que celui qui t’a surprise dans ton bain, ô lustrale, est un adolescent à nul autre pareil. Et il est, en vérité, doué de manières trop charmantes pour avoir eu la moindre intention de te désobliger. Mais quand une chose a été fixée par la destinée, elle doit courir ! Et, justement, la destinée du beau jeune homme qui t’a surprise l’a rendu passionnément amoureux de ta beauté ; et les amoureux sont excusables ! Et de t’aimer comme il t’aime il ne peut être coupable à tes yeux ! Et, d’ailleurs, Allah n’a-t-il point créé les femmes pour les hommes ? Et celui-là n’est-il pas le plus charmant adolescent qui soit sur terre ? Si tu savais, ô ma maîtresse, comme il a été malade depuis le jour où pour la première fois il t’a vue ! Il a failli en perdre son âme ! Ainsi ! » Et elle continua à raconter à la princesse toute la violence de la