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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 10, trad Mardrus, 1902.djvu/67

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les aventures de hassân al-bassri
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dans cette résolution, et fit si bien que les larmes de la princesse s’arrêtèrent tout à fait et qu’elle se résigna à son sort. Alors, la sœur de Hassân s’absenta un moment pour courir auprès de son frère et lui dire : « Hâte-toi de te rendre à l’instant vers ta bien-aimée, car le moment est propice. Une fois que tu auras pénétré dans la chambre, commence par lui baiser les pieds, puis les mains, puis la tête. Et alors seulement adresse-lui la parole, et cela de la façon la plus éloquente et la plus gentille ! » Et Hassân, tremblant d’émotion, se rendit auprès de la princesse qui, l’ayant reconnu, le regarda attentivement et fut, malgré son dépit, touchée à l’extrême par sa beauté. Mais elle baissa les yeux, et Hassân lui embrassa les pieds et les mains et la baisa ensuite sur le front, entre les deux yeux, en lui disant : « Ô souveraine des plus belles, vie des âmes, joie des regards, jardin de l’esprit, ô reine, ô ma souveraine ! de grâce, tranquillise ton cœur, et rafraîchis tes yeux, car ton sort est plein de bonheur ! Moi, je n’ai pour tout dessein à ton sujet que d’être uniquement ton esclave fidèle, comme déjà ma sœur est ta servante. Et mon intention n’est point de te violenter, mais de t’épouser d’après la loi d’Allah et de son Envoyé ! Et alors je te conduirai à Baghdad, ma patrie, où je t’achèterai des esclaves des deux sexes, et une demeure digne de toi par sa magnificence. Ah ! si tu savais quel pays admirable que celui où s’élève Baghdad, la ville de paix, et comme ses habitants sont aimables, polis et accueillants, et comme leur abord est délicieux et de bon augure ! Et puis, j’ai une mère qui est la meilleure des femmes et qui