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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 10, trad Mardrus, 1902.djvu/68

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les mille nuits et une nuit

t’aimera comme sa fille, et qui te fera des plats merveilleux, car c’est certainement elle qui sait le mieux faire la cuisine dans tout le pays d’Irak ! »

Ainsi parla Hassân à l’adolescente Splendeur, fille du roi du Gennistân ! Et la princesse ne lui répondait ni par un mot, ni par une lettre, ni par un signe ! Et, soudain, on entendit frapper à la porte du palais. Et Hassân, qui était chargé d’ouvrir et de fermer les portes, dit : « Excuse-moi, ô ma maîtresse ! Je vais m’absenter un moment ! » Et il courut ouvrir la porte. Or, c’étaient ses sœurs qui revenaient de la chasse, et qui, le voyant de nouveau revenu à la santé et les joues éclairées, se réjouirent et furent ravies à la limite du ravissement. Et Hassân se garda bien de leur parler de la princesse Splendeur, et les aida à porter le produit de leur chasse, qui consistait en gazelles, en renards, en lièvres, en buffles, et en bêtes fauves de toutes les espèces. Et il fut avec elles d’une amabilité excessive, les embrassant l’une après l’autre sur le front, et les cajolant, et leur témoignant de l’amitié avec une effusion à laquelle elles n’étaient pas habituées de sa part, vu qu’il réservait toutes ses caresses à leur plus jeune sœur, Bouton-de-Rose ! Aussi furent-elles agréablement surprises de ce changement ; et même l’aînée des jeunes filles finit par soupçonner qu’il devait y avoir un motif qui occasionnait de tels transports ; et elle le regarda avec un sourire malicieux, et cligna de l’œil, et lui dit : « En vérité, ô Hassân, cette démonstration excessive nous étonne de ta part, toi qui jusqu’aujourd’hui acceptais nos caresses sans vouloir jamais nous les rendre ! Nous