Aller au contenu

Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 10, trad Mardrus, 1902.djvu/71

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
les aventures de hassân al-bassri
67

fermes et élastiques comme des coussins bourrés de plumes d’autruche, et, à leur sommet, dans son nid chaud et charmant, semblable à un lapin sans oreilles, une histoire pleine de gloire, avec sa terrasse et son territoire, et ses vallons en entonnoir, où se laisser choir pour oublier les chagrins noirs. Et ne vous y trompez point, ô mes sœurs ! Car vous pourriez, en la voyant, la prendre également pour une coupole de cristal, ronde de tous les côtés et assise sur une base solide, ou pour une tasse d’argent reposant renversée. Et c’est à une telle adolescente que s’appliquent judicieusement ces vers du poète :

« Elle vint à moi, la jeune fille, vêtue de sa beauté comme le rosier de ses roses, et les seins en avant, ô grenades ! Et je m’écriai : « Voici la rose et les grenades ! »

Je me trompais ! comparer tes joues aux roses, ô jeune fille, et tes seins aux grenades, quelle erreur ! Car ni les roses des rosiers ni les grenades des jardins ne méritent la comparaison.

Car les roses, on peut les respirer, et les grenades on peut les cueillir, mais toi, ô virginale, qui peut se flatter de te sentir ou toucher ?

« Et voilà, ô mes sœurs, ce que, d’un coup d’œil, j’ai pu voir de la princesse Splendeur, fille du roi-des-rois du Gennistân…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.