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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 10, trad Mardrus, 1902.djvu/73

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les aventures de hassân al-bassri
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d’hommes, nous ne ferions pas auprès de toi, la fille de notre roi, une démarche aussi hardie ! Laisse-nous donc te marier avec notre frère, et tu seras contente de lui, nous le te certifions sur notre cou ! » Et, ayant dit ces paroles, elles attendirent la réponse. Mais, comme la belle Splendeur ne disait ni oui ni non, Bouton-de-Rose s’avança et lui prit la main dans ses mains et lui dit : « Avec ta permission ! ô notre maîtresse ! » et elle se tourna vers Hassân et lui dit : « Avance ta main, toi ! » Et Hassân avança la main, et Bouton-de-Rose la prit et l’unit dans les siennes à celle de la princesse Splendeur, en leur disant à tous deux : « Avec l’assentiment d’Allah et par la loi de son Envoyé, je vous marie ! » Et Hassân, à la limite du bonheur, improvisa ces vers :

« Ô mélange admirable réuni en toi, houria ! En voyant ton glorieux visage baigné dans l’eau de la beauté, qui pourrait en oublier la rayonnante splendeur !

Mes yeux te voient composée précieusement de rubis, pour toute la moitié de ton corps charmant, de perles pour le tiers, de musc noir pour le cinquième et d’ambre pour le sixième, ô toute dorée !

Parmi les vierges nées de l’Ève première, et parmi les beautés qui habitent les multiples jardins des cieux, il n’en est aucune qu’on puisse te comparer !

Veux-tu me donner la mort ? Ne me pardonne pas ! L’amour a fait bien d’autres victimes ! Veux-tu me rappeler à la vie, abaisse tes yeux vers moi, ô ornement du monde ! »