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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 10, trad Mardrus, 1902.djvu/74

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les mille nuits et une nuit

Et les jeunes filles, en entendant ces vers, s’écrièrent toutes ensemble, en se tournant vers Splendeur : « Ô princesse, nous blâmeras-tu maintenant de t’avoir amené un jouvenceau qui s’exprime d’une si belle façon, et en vers si beaux ? » Et Splendeur demanda : « Est-il donc poète ? » Elles dirent : « Mais certainement ! Il improvise et compose avec une facilité merveilleuse des poèmes et des odes de milliers de vers, où règne toujours un très vif sentiment ! » Ces paroles, qui montraient si clairement le nouveau mérite de Hassân, achevèrent enfin de gagner le cœur de la nouvelle épousée. Et elle regarda Hassân en souriant sous ses grands cils. Et Hassân, qui n’attendait qu’un signe de ses yeux, la prit dans ses bras et l’emporta dans sa chambre. Et là, avec sa permission, il ouvrit en elle ce qu’il y avait à ouvrir, et brisa ce qu’il y avait à briser, et décacheta ce qu’il y avait de scellé ! Et il se dulcifia de tout cela à la limite de la dulcification ; et elle également. Et ils éprouvèrent, tous deux, la somme de toutes les joies du monde en peu de temps. Et l’amour s’incrusta dans le cœur de Hassân pour la jouvencelle, au delà de toutes les passions. Et il chanta longuement de tous ses oiseaux ! Or, gloire à Allah qui unit ses Croyants dans les délices et ne leur calcule pas ses dons bienheureux ! C’est toi, Seigneur, que nous adorons, c’est toi dont nous implorons le secours ! Dirige-nous dans le sentier droit, dans le sentier de ceux que tu as comblés de tes bienfaits, et non pas de ceux qui ont encouru ta colère, ni de ceux qui sont dans l’égarement !

Or, Hassân et Splendeur passèrent de la sorte en-