Aller au contenu

Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 10, trad Mardrus, 1902.djvu/77

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
les aventures de hassân al-bassri
73

tit de la même manière qu’il avait vu faire à Bouton-de-Rose, mais avec beaucoup de force. Et, aussitôt, de tous les points de l’horizon surgirent de grands chameaux, des dromadaires de course, des mulets et des chevaux. Et tout le troupeau accourut au galop se ranger tumultueusement, sur une longue file, d’abord les chameaux, puis les dromadaires de course, puis les mulets et les chevaux.

Alors, les sept princesses choisirent les meilleures bêtes et congédièrent le reste. Et elles chargèrent sur celles qu’elles avaient choisies les ballots précieux, les cadeaux, les effets et les provisions de bouche. Et elles mirent sur le dos d’un grand dromadaire de course un magnifique palanquin à deux places pour les deux époux. Et alors commencèrent les adieux. Oh ! qu’ils furent douloureux ! Pauvre Bouton-de-Rose ! Tu fus triste, et tu pleurais ! Comme ton cœur fraternel se fendait en embrassant Hassân qui partait avec la fille du roi ! Et tu gémissais comme une tourterelle violemment séparée d’avec son tourtereau ! Ah ! tu ne savais pas encore, ô tendre Bouton-de-Rose, combien d’amertume renferme la coupe de la séparation ! Et tu ne te doutais pas que ton bien-aimé Hassân, dont tu préparais le bonheur, ô pleine de pitié, devait être si tôt enlevé à ton affection ! Mais tu le reverras, sois en certaine ! Tranquillise donc ton âme chérie, et rafraîchis tes yeux ! À force de pleurer, tes joues sont devenues, de roses qu’elles étaient, semblables aux fleurs du grenadier ! cesse tes pleurs, Bouton-de-Rose tranquillise ton âme chérie et rafraîchis tes yeux ! Tu reverras Hassân, car ainsi le veut la destinée !