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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 10, trad Mardrus, 1902.djvu/76

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les mille nuits et une nuit

beaucoup. Alors, ce fut au tour de Bouton-de-Rose de pleurer et de gémir, tandis que ses sœurs disaient à Hassân : « En ce cas, ô Hassân, nous ne pouvons te retenir davantage ici ni t’empêcher de retourner dans ton pays revoir ta mère chérie. Seulement, nous te supplions de ne point nous oublier et de nous promettre de revenir nous faire une visite, une fois tous les ans ! » Et sa petite sœur Bouton-de-Rose se jeta à son cou en sanglotant, et finit par tomber évanouie de douleur. Et, lorsqu’elle reprit connaissance, elle récita tristement des vers d’adieu, et enfonça sa tête dans ses genoux, refusant toute consolation. Et Hassân se mit à l’embrasser et à la cajoler ; et il lui promit par serment de revenir la voir une fois tous les ans. Et pendant ce temps, sur la prière de Hassân, ses autres sœurs se mirent à faire les préparatifs du voyage. Et quand tout fut prêt, elles lui demandèrent : « De quelle manière veux-tu retourner à Bassra ? » Il dit : « Je ne sais pas ! » Puis soudain il se rappela le tambour magique qu’il avait enlevé au magicien Bahram, et sur lequel était tendue la peau de coq. Et il s’écria : « Par Allah ! voilà l’affaire. Mais je ne sais point m’en servir ! » Alors Bouton-de-Rose, qui pleurait, sécha un moment ses larmes et, se levant, dit à Hassân : « Ô mon frère bien-aimé, moi je vais t’enseigner le moyen de te servir de ce tambour ! » Et elle prit le tambour, et, l’appuyant sur son flanc, elle fit le simulacre de battre des doigts sur la peau de coq. Puis elle dit à Hassân : « C’est comme ça qu’il faut faire ! » Et Hassân dit : « J’ai compris, ma sœur ! » Et il prit à son tour le tambour des mains de la jeune fille, et le bat-