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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 10, trad Mardrus, 1902.djvu/94

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les mille nuits et une nuit

Splendeur, et commença par toucher le pan de son voile, pour porter ensuite à ses lèvres et à son front ses doigts qui avaient frôlé l’étoffe. Puis elle l’aida à rejeter son grand voile, et lui releva elle-même son petit voile de visage.

Ô Splendeur ! Ni la lune qui sort dans son plein de dessous un nuage, ni le soleil dans tout son éclat, ni le tendre balancement du rameau dans la tiédeur du printemps, ni les brises du crépuscule, ni l’eau riante, ni rien de ce qui charme les humains par la vue, par l’ouïe et par l’entendement, n’aurait pu ravir, comme tu le fis, la raison de celles qui te regardaient ! Du rayonnement de ta beauté, tout le palais s’illumina et resplendit ! Dans la joie de ta présence, les cœurs bondissaient comme les agneaux et dansaient dans les poitrines ! Et la folie soufflait sur toutes les têtes ! Et les esclaves te contemplaient avec admiration, en chuchotant : « Ô Splendeur ! » Mais nous, ô mes auditeurs, nous disons : « Louanges à Celui qui forma le corps de la femme comme le lis de la vallée, et le donna à ses Croyants comme un signe du Paradis…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.


MAIS LORSQUE FUT
LA CINQ CENT QUATRE-VINGT-DIX-SEPTIÈME NUIT

Elle dit :