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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 10, trad Mardrus, 1902.djvu/93

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les aventures de hassân al-bassri
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gage à vous reconduire saines et sauves à votre maison ! »

Lorsque la mère de Hassân vit de la sorte que toute résistance devenait inutile et même nuisible, elle laissa Massrour dans le vestibule, et entra habiller Splendeur et la parer, et habiller également les deux petits, Nasser et Manssour. Et elle prit les deux petits chacun sur un bras, et dit à Splendeur : « Puisqu’il nous faut céder devant le désir de Sett Zobéida, allons-nous-en ensemble ! » Et elle la précéda dans le vestibule et dit à Massrour : « Nous sommes prêtes ! » Et Massrour sortit et ouvrit la marche, suivi par la mère de Hassân qui portait les deux petits, suivie elle-même par Splendeur, complètement enveloppée de ses voiles. Et Massrour les conduisit de la sorte dans le palais du khalifat, jusque devant le large trône bas où était majestueusement assise, au repos, El-Saïéda Zobéida, entourée de la foule nombreuse de ses esclaves femmes et de ses favorites, au premier rang desquelles se tenait la petite Tohfa.

Alors, la mère de Hassân, remettant les deux petits enfants à Splendeur, qui était toujours entièrement enveloppée de ses voiles, embrassa la terre entre les mains de Sett Zobéida et, après le salam, lui fit son compliment. Et Sett Zobéida lui rendit son salam, lui tendit la main, qu’elle porta à ses lèvres, et la pria de se relever. Puis elle se tourna vers l’épouse de Hassân et lui dit : « Pourquoi, ô bienvenue, ne te débarrasses-tu pas de tes voiles ? Il n’y a point d’hommes ici ! » Et elle fit signe à Tohfa, qui s’approcha aussitôt, en rougissant, de