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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 10, trad Mardrus, 1902.djvu/97

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les aventures de hassân al-bassri
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cria : « Ya Massrour ! » Et aussitôt le porte-glaive du khalifat se présenta entre les mains de sa souveraine, qui lui dit : « Massrour, cours vite à la maison de ces dames, et cherche partout un manteau de plumes qui est enfermé dans un coffre caché ! » Et Massrour obligea la mère de Hassân à lui remettre les clefs de la maison, et courut faire partout des recherches jusqu’à ce qu’il eût fini par trouver le manteau de plumes dans un coffre caché sous terre. Et il le rapporta à Sett Zobéida, qui, après l’avoir longuement admiré et s’être émerveillée de l’art avec lequel il était façonné, le remit à la belle Splendeur.

Alors, Splendeur commença par l’examiner plume par plume, et constata qu’il était aussi intact que le jour où Hassân le lui avait enlevé. Et elle le déploya et entra dedans, en ramenant sur elle les deux pans, et en les ajustant. Et elle devint semblable à un grand oiseau blanc ! Et, ô émerveillement des assistants ! elle ébaucha d’abord un long glissement, revint sur ses pas, sans toucher le sol, et s’éleva en se balançant jusqu’au plafond ! Puis, elle redescendit légère et aérienne, et prit ses deux enfants, à califourchon, chacun sur une épaule, en disant à Sett Zobéida et aux dames : « Je vois que mes voltiges vous font plaisir. Je vais donc vous mieux satisfaire. Et elle prit son élan, et s’élança jusqu’à la fenêtre du haut, sur le rebord de laquelle elle se posa. Et, de là, elle s’écria : « Écoutez-moi ! car je vous quitte ! » Et Sett Zobéida, émue à l’extrême, lui dit : « Comment, ô Splendeur, tu nous quittes déjà, en nous frustrant pour toujours de ta