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le diwân des facéties… (père-au-pet)
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âme la noirceur de son destin. Et trois jours se passèrent de la sorte dans l’abstinence, avec le même appel à l’heure du repas, les mêmes beaux ornements sur la table, la même nappe à franges d’or, le pain bis et les tristes oignons. Mais le quatrième jour, le kâdi entendit des cris affreux…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.

MAIS LORSQUE FUT
LA SEPT CENT QUATRE-VINGT-DIX-NEUVIÈME NUIT

Elle dit :

… Mais le quatrième jour, le kâdi entendit des cris affreux partir du harem. Et la négresse vint lui annoncer, en levant les bras au ciel, que sa maîtresse s’était révoltée contre tout le monde, à la maison, et qu’elle venait d’envoyer chercher son père. Et le kâdi, furieux, entra chez elle avec des yeux flamboyants, lui cria toutes sortes d’injures, et, l’accusant de s’être livrée à toutes les variétés de débauches, lui coupa les cheveux de force, et la répudia, en lui disant : « Tu es divorcée par trois fois ! » Et il la chassa violemment et referma la porte derrière elle. Qu’Allah le maudisse ! Il mérite la malédiction.

Or, peu de jours après son divorce, le ladre fils de ladre trouva, à cause de ses fonctions qui le rendaient indispensable à beaucoup de gens, un autre