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Page:Le mécanisme du toucher, Marie Jaëll.pdf/112

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LE MÉCANISME DU TOUCHER

progrès sont acquis avec une rapidité surprenante si l’obéissance du doigt au commandement est développée par des procédés spéciaux dont nous parlerons ultérieurement.

Les différenciations des mouvements évoquent d’innombrables phénomènes tactiles et acoustiques au sujet desquels l’expérience pratique sera plus instructive que toutes les explications théoriques, car sans la diversification des mouvements, l’agencement des contacts perdrait une grande partie de sa valeur. On peut même admettre qu’après avoir amélioré les contacts par l’étude de la localisation des attaques, le perfectionnement des mouvements qui résulte de cette localisation réagit à son tour sur les contacts, et rend leur coordination d’autant plus parfaite.

Ceux qui réalisent des empreintes très correctement agencées, ne tardent pas à s’apercevoir avec quelle subtilité merveilleuse leurs mouvements réagissent sur les caractères des contacts ; aussi la nécessité d’étudier, de perfectionner le mélange des mouvements leur paraît-elle évidente.

Liszt avait l’intuition de la fonction la plus physiologique de la main, il possédait aussi le pressentiment de l’influence esthétique des doigtés qui peut être expérimentalement établie par les empreintes des contacts.

Ces rapports n’ont pas échappé à d’autres qui, sans tendre à des réformes aussi radicales, prévoyaient leur influence caractéristique sur le jeu. Nicolas Rubinstein