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Page:Le mécanisme du toucher, Marie Jaëll.pdf/126

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riorité générale de la discrimination tactile de la main gauche.

En ce qui concerne la différenciation des attaques glissées et roulées, elle donne lieu aux recherches les plus intéressantes qui nous permettent d’éclaircir certains faits relatifs à la loi du moindre effort.

L’art du mouvement consiste en somme non seulement à grouper les doigts, mais à séparer les groupes à volonté par des groupements partiels, ou à relier entre eux des groupes différents.

Si nous voulons jouer trois croches liées, suivies d’une note isolée et accentuée, nous agencerons les deux premières et les dernières notes par deux glissés contraires en agrandissant les dimensions des contacts. Comme nous ne pouvons pas éloigner ces contacts respectifs l’un de l’autre sans qu’il se produise un rapprochement entre le second et le troisième contact, il se produira aussi un rapprochement corrélatif très minime entre la seconde et la troisième note, ce qui nous permet d’isoler la quatrième et de l’accentuer d’une façon bien précise. Par l’application de ces procédés, nous avons obtenu à l’aide de l’appareil enregistreur, après trois courbes reproduisant des attaques très liées, une interruption de contact de neuf centièmes de seconde avant l’attaque de la note accentuée. Pouvoir fixer avec sûreté des diversifications aussi minimes par l’agencement des mouvements, c’est prouver avec quelle précision ils permettent de réaliser les moindres diversifications des liaisons de l’écriture musicale.