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Page:Le mécanisme du toucher, Marie Jaëll.pdf/141

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plus précise que l’immobilité de la main sera mieux acquise.

Un fait assez curieux, c’est que malgré le grand nombre d’heures consacrées à l’étude, les élèves n’arrivent pas, par l’application des procédés usuels, à supprimer la réaction des mouvements des doigts sur la position de la main, car l’emploi des attaques faites avec le mouvement de va-et-vient du doigt ne rend pas les doigts indépendants de la main, parce qu’on exige l’effort par l’application d’un mouvement impuissant.

Si, après avoir préalablement contracté un doigt, on le laisse tomber sur la touche, l’impulsion donnée reste sans ricochet. La force déployée sert uniquement à enfoncer la touche, elle est perdue pour le mouvement suivant, car une seconde impulsion est nécessaire pour soulever le doigt de la touche. Donc, pour un seul son à produire, on enseigne au doigt deux actions opposées l’une à l’autre ! Ces procédés sont contraires aux lois de l’élasticité musculaire, basée sur la fusion des secousses successives ; ils ne peuvent donc pas être utiles aux progrès de l’organisme individuel que tout exécutant doit poursuivre et atteindre.

Au lieu d’acquérir l’habitude de manier ces deux impulsions contradictoires avec adresse, sans grand profit pour la tension musculaire, on peut perfectionner presque indéfiniment son système musculaire en dirigeant chaque mouvement du doigt, même avec la plus légère attaque de la touche, de façon à utiliser intelligemment la force qui le produit. On devra, dans ce but, substituer