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Page:Le mécanisme du toucher, Marie Jaëll.pdf/142

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le mouvement circulaire tracé du bout du doigt avec glissement pendant l’enfoncement de la touche, au mouvement de va-et-vient généralement pratiqué pour les attaques.

En ce qui concerne le mouvement de va-et-vient de l’attaque du doigt, un fait curieux à noter est que J.-S. Bach, selon les définitions transmises par J.-N. Forkel, ne l’employait pas en jouant du clavecin.

Dans le chapitre de son livre consacré à « Bach claveciniste », Forkel dit : « Je n’ai pu m’empêcher de souvent m’étonner que Phil.-Emmanuel Bach, dans son Essai sur la vraie manière de toucher le clavecin, n’ait pas enfin décrit les caractères qui constituent ce haut degré de netteté dans le toucher de l’instrument : il possédait en effet lui-même ce toucher qui formait une des grandes originalités de l’exécution de son père. » Désireux de combler cette lacune, Forkel analyse le toucher de J.-S. Bach et dit textuellement : « L’impulsion, ou la quantité de pression, communiquée à la touche doit être maintenue avec égalité : pour cela, le doigt ne se doit pas lever perpendiculairement de la touche, mais bien plutôt glisser doucement le long de cette touche en se repliant graduellement vers la paume de la main[1]. »

Nécessairement le doigt une fois ramené vers la paume de la main ne pourra être redressé que par l’extension successive de la phalange, de la phalangine et de la

  1. J.-N. Forkel, Vie, talents et travaux de J.-S. Bach.