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Page:Le mécanisme du toucher, Marie Jaëll.pdf/45

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les représentations visuelles des contacts

que celui que nous entr’ouvre le firmament étoilé. Ces mondes lointains, c’est par les chiffres que nous les concevons ; il doit en être de même pour les arts. Mais il y a chiffre et chiffre, ce ne sont pas ceux de nos problèmes arithmétiques qui peuvent être adaptés à cette tâche. Nos mouvements seuls représentent ces chiffres ; sans être précis, leurs rapports respectifs sont approximativement appréciables pour celui qui les exécute.

Si nous étudions par eux la forme, les sons, la couleur, nous sentons à quel point tous les moyens de s’approprier les progrès par l’imitation des actions d’autrui sont réellement impuissants à côté de cette faculté de chercher par nous-mêmes, de connaître par nous-mêmes, de mesurer par nous-mêmes.

Les comparaisons que nous suggèrent les actes réalisés par d’autres sont trop indirectes ; c’est l’effet que nous analysons, non pas la cause.

L’effet tient à la cause comme la rotation des aiguilles d’une horloge tient au mécanisme de ses rouages : il faut apprendre à connaître les rouages de son organisme afin de pouvoir adapter sa force aux aiguilles qu’on veut mettre en marche.

Notre outillage est si merveilleusement disposé par la nature que nous possédons une puissance inexploitée par laquelle nous pouvons triompher de certains problèmes de l’exécution artistique que nous cherchons vainement à résoudre par tout autre moyen. Cette puissance, c’est l’étude, le perfectionnement du mouvement.

Dès que nous examinons quelque peu l’influence