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Page:Le mécanisme du toucher, Marie Jaëll.pdf/47

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les représentations visuelles des contacts

diversifier les postions sans laquelle cette immobilité ne pourrait nous être utile.

L’étude du mouvement crée le progrès par ce fait qu’elle agrandit l’influence réciproque des deux agents.

On peut admettre en principe que les personnes aux mains très souples ont relativement peu de jugement sur les changements de pose multiples que leurs mains peuvent prendre. Par contre les personnes aux mains fortement musclées ont un jugement plus précis de leurs attitudes, mais la nature de leurs mains leur refuse la capacité de transformer ces attitudes à leur gré, de leur donner des adaptations aussi variées. Grâce à l’étude des mouvements, on peut communiquer la force d’immobilité aux mains très souples par la dissociation des doigts, comme par la dissociation des doigts la souplesse peut être acquise aux mains peu destinées à l’agilité.

L’action des doigts n’est artistique qu’à condition d’être basée sur la juste pondération de ces deux agents : poids et souplesse ; on peut supposer que les perceptions ne prennent un caractère artistique qu’à mesure que ces deux facteurs agissent sur notre activité tactile par une réciprocité d’influence plus puissante.

Les sens qui ne sont pas affinés par le perfectionnement des mouvements restent en général inférieurs. Ce fait semble admis en principe, puisque avant de devenir peintre on apprend à faire des mouvements, comme avant de devenir musicien on s’applique à faire des mouvements, admettant même que chez le compositeur, ils se réduisent à l’écriture musicale. On appelle cet