Page:Leblanc - Arsène Lupin contre Herlock Sholmes, 1908.djvu/197

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se trouvait. En outre, la présence de Ganimard semblait le gêner… Ah ! si quelque miracle avait pu couper le fil de cet entretien diabolique ! Lupin l’appelait de toutes ses forces, de tous ses nerfs tendus !

Et Sholmès prononça :

— Allô !… allô !… Vous n’entendez pas ?… Moi non plus… très mal… c’est à peine si je distingue… Vous écoutez ? Eh bien, voilà… en réfléchissant… il est préférable que vous rentriez chez vous… — Quel danger ? Aucun… — Mais il est en Angleterre ! j’ai reçu une dépêche de Southampton, me confirmant son arrivée.

L’ironie de ces mots ! Sholmès les articula avec un bien-être inexprimable. Et il ajouta :

— Ainsi donc, ne perdez pas de temps, chère amie, je vous rejoins.

Il accrocha les récepteurs.

— Monsieur Ganimard, je vous demanderai trois de vos hommes.

— C’est pour la Dame blonde, n’est-ce pas ?

— Oui.

— Vous savez qui c’est, où elle est ?

— Oui.

— Bigre ! jolie capture. Avec Lupin… la journée est complète. Folenfant, emmenez deux hommes, et accompagnez Monsieur.

L’Anglais s’éloigna, suivi des trois agents.

C’était fini. La Dame blonde, elle aussi, allait tomber au pouvoir de Sholmès. Grâce à son admirable obstination, grâce à la complicité d’événements heureux, la bataille s’achevait pour lui en victoire, pour Lupin, en un désastre irréparable.

— Monsieur Sholmès !