Page:Leblanc - Arsène Lupin contre Herlock Sholmes, 1908.djvu/198

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L’Anglais s’arrêta.

— Monsieur Lupin ?

Lupin semblait profondément ébranlé par ce dernier coup. Des rides creusaient son front. Il était las et sombre. Il se redressa pourtant en un sursaut d’énergie. Et malgré tout, allègre, dégagé, il s’écria :

— Vous conviendrez que le sort s’acharne après moi. Tout à l’heure, il m’empêche de m’évader par cette cheminée et me livre à vous. Cette fois, il se sert du téléphone pour vous faire cadeau de la Dame blonde. Je m’incline devant ses ordres.

— Ce qui signifie ?

— Ce qui signifie que je suis prêt à rouvrir les négociations.

Sholmès prit à part l’inspecteur et sollicita, d’un ton d’ailleurs qui n’admettait point de réplique, l’autorisation d’échanger quelques paroles avec Lupin. Puis il revint vers celui-ci. Colloque suprême ! Il s’engagea sur un ton sec et nerveux.

— Que voulez-vous ?

— La liberté de Mlle Destange.

— Vous savez le prix ?

— Oui.

— Et vous acceptez ?

— J’accepte toutes vos conditions.

— Ah ! fit l’Anglais, étonné… mais… vous avez refusé… pour vous…

— Il s’agissait de moi, Monsieur Sholmès. Maintenant il s’agit d’une femme… et d’une femme que j’aime. En France, voyez-vous, nous avons des idées très particulières sur ces choses-là. Et ce n’est pas parce que l’on s’appelle Lupin que l’on agit différemment… Au contraire !