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GENTLEMAN-CAMBRIOLEUR

remarqua sa beauté magnifique. Les pierreries ruisselaient autour du cou gracieux. Les mille facettes des diamants brillaient et scintillaient comme des flammes à la clarté des lumières. Nulle autre qu’elle, semblait-il, n’eût pu porter avec tant d’aisance et de noblesse le fardeau d’une telle parure.

Ce fut un double triomphe, que le comte de Dreux goûta profondément, et dont il s’applaudit quand ils furent rentrés dans la chambre de leur vieil hôtel du faubourg Saint-Germain. Il était fier de sa femme, et tout autant peut-être du bijou qui illustrait sa maison depuis quatre générations. Et sa femme en tirait une vanité un peu puérile, mais qui était bien la marque de son caractère altier.

Non sans regret elle détacha le collier de ses épaules et le tendit à son mari qui l’examina avec admiration, comme s’il ne le connaissait point. Puis l’ayant remis dans son écrin de cuir rouge aux armes du Cardinal, il passa dans un cabinet voisin, sorte d’alcôve plutôt que l’on avait complètement isolée de la chambre, et dont l’unique entrée se trouvait au pied de leur lit. Comme les autres fois, il le dissimula sur une planche assez élevée, parmi des cartons à chapeau et des piles de linge. Il referma la porte et se dévêtit.

Au matin, il se leva vers neuf heures, avec