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Page:Leblanc - La Machine à courage, 1947.pdf/44

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CHAPITRE III

FILM TRAGIQUE. — LES DERVICHES TOURNEURS. — LE GRAND AIR DONNE DE L’APPÉTIT. — « UP ! UP ! PLEASE. » — « L’OISEAU D’OR. » — CINQ DOLLARS AU CENTRAL PARK. — Monna Vanna AU MANHATTAN OPERA.



À partir de ce moment la vie se déroula comme un film tragique. J’avais tout attendu des gens qui m’entouraient, j’apprenais qu’ils attendaient tout de moi. Le scandale préparé avec mes Mémoires n’était que le premier d’une série. En m’y refusant, je bloquais le reste.

Véral cherchait en vain un capitaliste, répétant sans pudeur :

« — Nous ne sommes pas trois à mourir de faim, mais six, car je dois penser à ma femme et à mes enfants. »

Pendant ce temps mon manuscrit passait de main en main à la direction, où l’on prétendait « examiner la question ». Ne pourrait-on faire quelque effort des deux côtés, pour se mettre d’accord ? J’ajoutais vainement des histoires de théâtre, des anecdotes « plaisantes ». On voulait toujours ce que je ne voulais pas. Chaque jour Véral venait avec un nouveau projet ou un nouvel échec… cinéma, théâtres, concerts. Il m’emmenait en hâte pour convaincre et… je ne savais pas l’anglais ; pour conquérir… et je n’avais pas une seule robe d’après-midi. Sûre de trouver à New-York des costumes