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et Mazeroux s’embarquaient sur le yacht qui avait amené don Luis en France. Florence les accompagnait.

Avant de partir, ils apprenaient la mort de Jean Vernocq, qui, malgré les précautions prises, avait réussi à s’empoisonner.

Arrivé là-bas, don Luis Perenna, sultan de Mauritanie, retrouva ses anciens compagnons, et accrédita Mazeroux auprès d’eux et auprès de ses grands dignitaires. Puis, tout en organisant l’état de choses qui devait suivre son abdication et précéder l’occupation du nouvel empire par la France, il eut, sur les confins du Maroc, plusieurs entrevues secrètes avec le général Lauty, chef des troupes françaises, entrevues au cours desquelles furent arrêtées en commun toutes ces mesures dont l’exécution progressive donne à la conquête du Maroc une aisance inexplicable autrement. Dès maintenant, l’avenir est assuré. Un jour, quand l’instant sera venu, le fragile rideau de tribus en révolte qui voile les régions pacifiées tombera, découvrant un empire ordonné, régulièrement constitué, sillonné de routes, muni d’écoles et de tribunaux, en pleine exploitation et en pleine effervescence.

Puis, son œuvre accomplie, don Luis abdiqua et revint en France.

Il est inutile de rappeler le bruit que provoqua son mariage avec Florence Levasseur. De nouveau, les polémiques recommencèrent, et plusieurs journaux réclamèrent l’arrestation d’Arsène Lupin. Mais que pouvait-on ? Bien que personne ne doutât de sa véritable personnalité, bien que le nom d’Arsène Lupin et le nom de don Luis Perenna fussent composés des mêmes lettres, et que cette coïncidence eût fini par être remarquée, légalement Arsène Lupin était mort, et légalement don Luis Perenna existait, sans que l’on pût ni ressusciter Arsène Lupin ni supprimer don Luis Perenna.