Page:Leblond - Leconte de Lisle, 1906, éd2.djvu/298

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en chœur pour la danse, cette forme collective de la beauté aux heures de repos, danse, guirlande et couronne, allégorie d’harmonie terrestre parallèle à celle des astres[1].


Aux bras nus de ses sœurs ses bras sont enlacés
          Elle noue en riant, sa robe diaphane
          Et conduit les chœurs cadencés.


Ensemble, toujours, elles prennent leurs splendides ébats dans la fraîcheur d’une eau palpitante et molle (Hélène). Alertes et onduleuses, et toujours ingénieuses aux jeux, elles se défient à la nage.

C’est aussi dans la nature, pures et confiantes, qu’elles prennent leur repos ; Klylie s’endort en plein air sous les platanes ; Phidylé, dans ses tresses dénouées, s’assoupit sous les frais peupliers ; telle plonge nue et sommeille en une source à l’abri du regard de l’homme. Bien que, vêtue d’une tunique où se dessine au regard l’accomplissement des formes, libre et familière, la jeune fille soit la compagne ordinaire du jeune homme, elle lui inspire un amour haletant de crainte et de mystère. L’amant de Klytie prononce ardemment :


Le lin chaste et flottant qui ceint son corps
Plus qu’un voile du temple est terrible à mes yeux.


Aussi bien le jeune homme ne connaît-il pas la langueur orientale :


Cet Ephèbe, si beau dans sa jeunesse en fleur,


  1. Dans l’Aither splendide et sans fin
    Tu déroules le chœur des choses
    Dociles à l’ordre divin.