Page:Leconte de Lisle - Œuvres, Poèmes tragiques.djvu/64

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Cest l’An de grâce mil six cent dix-neuf, le seize
De juillet, en un vaste et riche diocèse
Primatial. Le ciel est pur et rayonnant.
Bourdons et cloches vont sonnant et bourdonnant.
La Ville en fête rit au clair soleil qui dore
Ses pignons, ses hauts toits et son fleuve sonore,
Ses noirs couvents hantés de spectres anxieux,
Ses masures, ses ponts bossus, abrupts et vieux,
Et le massif des tours aux assises obliques
Sous qui hurlaient jadis les hordes catholiques.

Pareil au grondement de l’eau hors de son lit,
Un long murmure, fait de mille bruits, emplit
Berges et carrefours et culs-de-sac et rue ;