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DEUXIÈME PARTIE.

KRÉOUSA.

Cher Apollôn, pardonne ! Il ne périra pas !
Je cours, je briserai la coupe. Sur ta tête,
Vieillard, n’accomplis pas ce crime impie ! Arrête,
Enfant ! crains de toucher à l’horrible liqueur.
Venez, courons ! Mes yeux s’obscurcissent, mon cœur
S’éteint. Je vous salue, ô compagnes fidèles,
Et vais chercher mon fils dans les Champs d’asphodèles !

Elle tombe dans les bras de ses femmes, qui l’emportent. Le fond de la scène s’ouvre et la tente du festin apparaît. Piliers peints de couleurs variées. Riches tapis de pourpre suspendus aux parois de la tente. Table en hémicycle chargée de mets, de kratères, de coupes d’or et d’argent.