Page:Leconte de Lisle - Eschyle (Lemerre, 1872).djvu/35

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Tu n’as pas assez respecté Zeus. Sûr de ta sagesse, tu as trop aimé les mortels, ô Promètheus !

Strophe II.

Ô ami, vois combien la suite en est funeste ! Quel secours, quelles protection attends-tu des Éphémères ? Ne vois-tu pas l’inerte imbécillité, semblable au sommeil, qui étreint la race aveugle des mortels ? Jamais la volonté des hommes ne troublera l’ordre voulu par Zeus.

Antistrophe II.

J’ai reconnu cela lorsque j’ai contemplé ton supplice, ô Promètheus ! Que l’harmonie était différente qui caressait mes oreilles, quand autour de tes bains et de ton lit je chantais selon le rite nuptial, au temps où, l’ayant persuadée par tes présents, tu épousais Hèsiona, la fille de mon Père !




Quelle est cette terre ? Quelle est cette race ? Quel est celui-ci, ainsi lié à ce rocher tempétueux par ces chaînes ? Pour quel crime es-tu châtié ? Ah ! ah ! ah ! voici que le Taon me pique de nouveau, malheureuse ! Lui ! Le spectre d’Argos, fils de Gaia ! Fuis, ô terre ! Je vois, ô terreur ! le Bouvier aux yeux innombrables qui me regarde ! Il approche avec son œil rusé. Bien que mort, la terre ne le cache point. Échappé du Hadès, il me poursuit, malheureuse, affamée, vagabonde, à travers les sables marins !