Page:Leconte de Lisle - Poëmes antiques, 1852.djvu/116

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Tombe et mêle aux chansons des furtives haleines
          Son murmure parmi les fleurs.

Ô divine Artémis, vierge aux flèches rapides,
Accours, l’heure est propice au bain mystérieux.
Sans craindre des mortels le regard curieux,
          Plonge dans les ondes limpides.

Chasseresses des bois, ô nymphes, hâtez-vous.
Dénouez d’Artémis la rude et chaste robe.
Voyez ! ce bois épais et sombre la dérobe
          Aux yeux mêmes des dieux jaloux.

Et l’onde frémissante a reçu la déesse
Et retient son beau corps dans un baiser tremblant ;
Elle rit, et l’essaim joyeux, étincelant
          Des nymphes, l’entoure et la presse.