Page:Leconte de Lisle - Poëmes antiques, 1852.djvu/117

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Mais quel soupir émeut le feuillage prochain ?
Serait-ce quelque vierge égarée et peureuse,
Ou le faune moqueur, ou le jeune Sylvain,
          Qui pousse une plainte amoureuse ?

C’est toi, fils d’Aristée, aux molosses chasseurs,
Qui surprends Artémis dans sa blancheur de neige,
Nue et passant du front l’éblouissant cortège
          Que lui font ses divines sœurs.

Fuis, chasseur imprudent ! Artémis irritée
T’aperçoit et se lève au milieu des flots clairs,
Et sa main sur ton front lance l’onde agitée ;
          Ses grands yeux sont tout pleins d’éclairs.

La corne aux noirs rameaux sur ta tête se dresse ;
Tu cours dans les halliers comme un cerf bondissant...